Les veilleuses nuisent-elles au sommeil des enfants ? (source : ladepeche.fr)
Publié le 10/02/2021 à 07:21 , mis à jour à 11:56
L’essentiel : La petite lumière branchée sur une prise ou posée sur la table de nuit peut-elle aider un jeune enfant à mieux dormir ? Ou est-elle à bannir car pouvant nuire à son autonomie ? Éclairage et conseils avec une pédiatre toulousaine.
"Bien dormir ça s’apprend, et comme pour tout apprentissage, il faut mettre en place un environnement sensoriel favorable. Les veilleuses peuvent y contribuer à partir d’un certain âge", explique la pédiatre Christine Chollet, praticien attaché à l’hôpital des enfants (CHU de Toulouse) et formatrice petite enfance.
"Petite source lumineuse posée près du lit ou dessin lumineux projeté sur un mur… Dans la nuit, les veilleuses aident les enfants à visualiser leur chambre et à reconnaître leur environnement, elles peuvent rassurer. Mais elles n’ont aucune utilité pour les nourrissons, car les tous petits n’ont pas peur du noir. D’ailleurs, l’obscurité est même importante dans les premières semaines de leur vie extra-utérine, elle est en effet un élément favorisant pour les aider à entrer dans le sommeil, à synchroniser leur horloge biologique et ainsi à faire la différence entre la nuit et le jour.
À l’approche des deux ans, l’âge de l’imaginaire débordant, de la pensée symbolique et parfois aussi des monstres qui viennent peupler les nuits des petits, la veilleuse peut en revanche aider certains enfants. Je conseille cependant de choisir une source lumineuse la plus simple, et diffusant une lumière la plus douce possible. Mieux vaut aussi la laisser allumée toute la nuit, car c’est bien elle qui permettra à l’enfant de se rassurer et de se rendormir en cas de réveil nocturne.
"La veilleuse ne doit pas se transformer en second doudou"
Résister par contre aux veilleuses connectées qui peuvent être commandées à distance et aux tentations de mettre à disposition des applications qui diffuseraient des bruits blancs dits relaxants… La diffusion de sons pourrait empêcher l’enfant d’acquérir l’autonomie nécessaire à son endormissement. La veilleuse ne doit pas se transformer en « second doudou », elle n’apporte pas du tout le même environnement sensoriel.
Enfin il ne faut pas oublier que pour bien s’endormir, un enfant a besoin d’éprouver un sentiment de sécurité qui l’aide à accepter la séparation du soir et à lâcher prise. Si la veilleuse ne répond pas à ces difficultés d’endormissement, cela veut peut-être dire que la demande est ailleurs"
Béatrice Girard “La dépêche”